jeudi 10 septembre 2015

Comprendre la position de l'Inde sur le changement climatique

Voici une interview publiée sur le site d'information spécialisé sur l'Asie, Asialyst
auquel j'ai commencé à collaborer. 

Le Ladakh, dans l'Himalaya, est l'une des régions indiennes
les plus sensibles au changement climatique
Dans les négociations diplomatiques en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique, l’Inde se pose en énigme. Le pays représente le troisième émetteur de CO2 de la planète et cette économie émergente en plein développement devrait doubler sa consommation de charbon dans les dix ans à venir, ce qui fera grimper ses émissions. A la veille de la COP21, l’importante Conférence de l’ONU sur le climat qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre, les grandes puissances comme les Etats-Unis, l’Europe et la Chine font donc pression sur New Delhi pour qu’il s’engage à tempérer cette consommation d’énergies fossiles afin de ne pas endommager davantage la planète. A ce jour, l’Inde est l’un des derniers grands pays à ne pas s’être engagé sur un plan précis de réduction. Mais le blâme est trop facile, rétorque New Delhi. Car l’Inde compte 1,25 milliards d’habitants, soit le deuxième pays le plus peuplé du monde. Et cette population, majoritairement pauvre, ne consomme que 2 tonnes de CO2 par habitant – soit 6 fois mois qu’un Européen, 10 fois moins qu’un Américain et un tiers seulement de l’émission moyenne des Terriens. Et pour cause : un quart des Indiens, soit environ 300 millions de personnes, ne sont même pas raccordés au réseau électrique. Les élus se retrouvent donc déchirés entre deux impératifs. D'un côté, sortir une grande partie de sa population de l'obscurité et faire accéder la majorité à une vie décente. Et de l'autre, respecter un environnement que d'autres ont déjà largement contribué à endommager. 
Chandra Bhushan est un acteur et fin observateur de ce débat. Directeur adjoint du think tank indien Centre for Science and Environment, il a suivi toutes les dernières conférences internationales sur le climat, de Durban à Lima. Et il sera à Paris pour le sommet crucial qui commencera fin novembre. Il est aussi régulièrement consulté par le gouvernement indien sur les politiques environnementales et il explique ainsi pour Asialyst la position, les défis et les limites de la politique écologique de l’Inde. 
A la veille de la conférence de Paris, comment peut-on résumer la position de l’Inde dans la lutte contre le réchauffement climatique ?
Depuis la convention des Nations Unies sur les changements climatiques, adoptée en 1992, l’Inde reconnaît que chaque pays doit agir contre le réchauffement, mais suivant certains principes. Le principal d’entre eux se résume ainsi : ceux qui ont pollué dans le passé, qui ont de plus hauts revenus et sont responsables d’une plus grande quantité d’émissions, ont une plus grande responsabilité. C’est la position de la plupart des pays en voie de développement. Ce principe est justifié, mais ce que nous voyons, c’est qu’aucun de ces pays, riches ou moins riches, n’a vraiment agi pour les réduire. Du coup, ces émissions de carbone ont augmenté de près de 50 % en 22 ans. Il y a ainsi un important écart entre ce que le monde a besoin de faire et ce que les pays racontent.
Quelles mesures sont déjà prises par le gouvernement pour réduire ses émissions ? 
Lire la suite de l'interview sur le site d'Asialyst. Vous y retrouverez également de nombreuses autres informations sur la région. 

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