vendredi 11 janvier 2013

Ratan Tata tire sa révérence

Ratan Tata. DR
Ratan Tata était un peu le Antoine Riboud indien: le sage, le mentor et la touche humaine dans un monde de requins. L'héritier d'une dynastie respectée et admirée pour son philantropisme et son capitalisme social novateur, offrant à ses employés des avantages sociaux inédits pour ce pays.

Avec son départ à la retraite, le 28 décembre dernier, à l'âge de 75 ans, ce bel homme, à la chevelure grisonnante et au profil aquilin typique de cette communauté d'origine iranienne des parsis, Ratan Tata laisse la communauté des affaires orpheline. Et le conglomérat Tata entre, doucement, dans une nouvelle ère. 

Ratan a réussi brillamment à faire passer le groupe dans l'économie mondialisée d'aujourd'hui, et le transformer en premier conglomérat du pays. En 21 ans, il a triplé son nombre d'employés, qui dépasse les 400 000 personnes, décuplé son chiffre d'affaires, qui atteint les 70 milliards d'euros par an, et surtout projeté la marque Tata à l'étranger, avec une certaine audace : sous sa direction, le groupe a ainsi racheté les thés Tetley, ainsi que l'emblématique Jaguar et Land Rover, en 2008, pour 2 milliards d'euros. Un pied de nez magnifique à l'histoire, car cette marque indienne est maintenant devenue le premier employeur industriel chez son ancien colon.

La main est à présent passée à un homme plus jeune : Cyrus Mistry, 44 ans, est un ancien patron d'une société de construction dans le groupe, et il devra d'abord remettre à flot certaines entreprises déficitaires du groupe, dans la sidérurgie et l'hôtellerie, entre autres. Avec une question : gardera-t-il l'esprit familial et social, ou transformera-t-il Tata comme le fils Riboud a transformé Danone, en une entreprise comme une autre, à la recherche d'un profit de plus en plus aveugle aux conséquences sociales ?

Vous pouvez écouter ici mon reportage sur France Info 

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