lundi 17 décembre 2012

Narendra Modi : Une machine en marche vers New Delhi

@DR
Il est à la tête de l'un des Etats qui connait la plus forte croissance du pays, un petit paradis pour les investisseurs nationaux et étrangers, il y contrôlerait tout comme avec le désir de réussite d'un chef d'entreprise aux yeux rivés sur le cours du CAC 40; et les villes du Gujarat, comme Surat et Ahmedabad, font partie des villes à la plus importante croissance du monde, selon Forbes (2010).

Narendra Modi est une sorte de Sarkozy indien : un animal politique, présent partout, tout le temps, décidant de tout. Charismatique orateur. Et comme notre petit nerveux d'origine hongroise, le "tigre du Gujarat" non plus ne pense pas à briguer le poste de Premier ministre uniquement "quand il se rase".

Le chef du gouvernement du Gujarat, l'un des piliers du parti conservateur et hindou du BJP, devrait être réélu pour un troisième mandat consécutif à la suite des élections parlementaires fédérales qui se tiennent ces 13 et 17 décembre. Mais tous les politiciens du pays seront particulièrement attentifs à l'ampleur de cette victoire, pour savoir si cet aspirant Premier ministre réussit à faire oublier son rôle dans les pogroms de Godhra de 2002, qui ont vu le massacre d'environ 1000 musulmans par des extrémistes hindous. Et détient la légitimité et la capacité à rassembler toutes les communautés nécessaires pour diriger cette Inde si diverse. 

Le combat pour l'ascension vers New Delhi ne fait que commencer, et connaîtra sa bataille finale au printemps 2014. 

D'ici là, voici les témoignages de ceux qui ont vécu ces changements des dix dernières années au Gujarat, et qui donnent leur avis sur les chances de Narendra Modi. 






jeudi 13 décembre 2012

Hommage au grand Ravi Shankar

®Getty images


C'est un homme qui a dépassé les frontières: celles de son pays, d'abord, en allant porter son art dans le monde entier, mais surtout celles de son genre, la musique classique indienne, qu'il a porté à des cimes qui forcent l'admiration de tous ses pairs. Il l'a fait évoluer comme personne avant lui, en acceptant les mélanges, les fusions, pour finalement faire naître un nouveau genre : la musique du monde. 

Hommage à cet homme du monde, être matériel autant que spirituel, qui n'a jamais arrêté de parler à tous, par sa musique, jusqu'à son décès, ce 11 décembre, à 92 ans. Ses notes ont réalisé, à un moment de l'histoire, bien plus pour faire connaître l'Inde que beaucoup de politiciens. 

Voici un portrait musical, qui mélange la musique classique et la collaboration avec Georges Harrisson. 

Et un reportage dans une école de musique classique de Bombay, où les professeurs de sitar sont encore émus en parlant de la qualité de son art, et les jeunes élèves, la future génération, parlent de Ravi Shankar comme d'un dieu. 
    

mercredi 5 décembre 2012

Quand les commerçants invoquent les dieux

C'est un débat bouillant, interminable, inextricable, qui occupe et paralyse la politique indienne depuis des mois. La question principale est pourtant simple : doit-on autoriser les multinationales de la distribution, ces compagnies aux réputations sulfureuses comme Wal-Mart ou Carrefour dans notre héxagone, à pénétrer le marché indien ? 

Cette interrogation économique, cependant, est détournée en termes douteux, quand elle arrive dans l'Assemblée indienne, et se transforme en : "doit-on vendre le pays aux capitaux étrangers" "Doit-on autoriser nos millions d'épiciers à mourir" ?  

Le vote devrait être remporté de justesse par le Parti du Congrès à la Chambre basse, grâce à l'abstention de plusieurs partis, et doit encore passer devant la Chambre haute. 

Manifestation de foi, ou prière politique ?
L'association des commerçants indiens
n'a pas peur du mélange des genres,
en organisant ce "puja" agrémenté de slogans politiques. 
En attendant, les commerçants, eux, utilisent tous les moyens possibles pour influencer les députés et le cours du destin. Et le dernier en date est bien sûr l'appel aux Dieux. 

Voici un reportage dans un temple, situé au coeur de la grande halle de l'est de Bombay. 

Pour approfondir le sujet, voici mon récent post et grand reportage sur le sujet. 


lundi 3 décembre 2012

Les Mittal : ces riches indiens malaimés en France

Lakshmi et Aditya Mittal, PDG et
Directeur financier du groupe
Crédits : François Lenoir - Reuters
Il n'y a pas à dire : ils brisent bien net le cliché de l'Inde misérable. Et pourtant, on ne les aime pas plus en France... Pas de chance !
La famille Mittal représente l'icône la plus flamboyante de la nouvelle diaspora indienne qui a compris, bien avant les dirigeants du sous-continent, que l'économie était à présent mondialisée. Les Mittal ont tellement pris ce credo à bras le corps qu'ils sont devenus la caricature de ces nouveaux riches capitalistes tant décriés en France : ils vivent dans la maison la plus chère de la capitale financière européenne, ils louent notre "trésor" de château de Versailles pour y marier leur fille, et dépensent dans cette affaire plus d'argent que le salaire annuel combiné de tous les salariés des fourneaux de Florange aujourd'hui sur le carreau (42 millions d'euros). Il n'y a pas à dire, les Mittal n'avaient rien pour plaire aux Français. 

Mais ce qui est plus intéressant, c'est que cette folie dépensière, cet amour de l'argent a, chez les Mittal, des origines bien plus profondes que la naissance du groupe leader de l'acier, qui porte aujourd'hui leur nom. 
Les Mittal sont avant tout des marwaris, une caste supérieure de commerçants du Rajasthan, pour qui la supériorité et le succès sont des acquis, le business se fait en famille, et la réussite d'une génération s'évalue à l'éblouissement provoqué par les centaines de diamants de la parure de la mariée et aux milliers d'invités qui viennent les admirer. 

Pour connaître les quelques traits indiens qui rendent cette famille si originale, voici un petit portrait subjectif des Mittal.