mardi 21 janvier 2014

Un hôpital pour sauver les femmes victimes d'attaques à l'acide

C'est un bâtiment isolé, situé au bout d'une route déserte d'une banlieue paisible et fleurie. Nous sommes si proches de Bombay et de ses 20 millions d'habitants, mais le bruit infernal de cette mégalopole chaotique n'est plus que souvenir. 

Le National Burns Center fait figure, dès qu'on s'en approche, de havre de paix. Une tranquillité dont ses patients ont un grand besoin.  

Ouvert en 2009 par un chirurgien militant, Sunil Keswani et son père, cet hôpital accueille les grands brûlés venant de toute l'Inde et bien au-delà, de la sous-région dans son entier. Il est en effet le seul centre de toute l'Asie du Sud à détenir et alimenter une banque de peau, et donc à pouvoir réaliser des greffes urgentes et vitales pour ces accidentés. 

La plupart des personnes soignées ont été brûlées lors d'accidents industriels ou ménagers, mais environ une dizaine d'entre eux par an sont des victimes d'un des crimes les plus abjects, né de la folie des hommes: l'attaque à l'acide. Amoureux éconduits ou rivales jalouses, les auteurs vicieux ne manquent pas de mauvaises raisons pour passer à l'acte. Les femmes agressées se retrouvent alors le visage complètement ravagé et beaucoup ne survivent pas aux blessures profondes d'un acide qui brûle sans exception au 3e degré. 
Les laborantins traitent la peau récoltée
qui sera conservée et pourra ensuite être greffée
sur des grands brûlés. ©Sébastien Farcis  

Sunil Keswani, en créant cet hôpital, a décidé d'agir à sa manière contre cette injustice et de leur offrir une chance de survivre. Voire de vivre, même si ce sera en partie défigurées. 

Voici mon reportage sur ce combat, sous forme écrite ou en audio.