vendredi 29 novembre 2013

Bienvenue à Bombay, l'une des villes les plus bruyantes du monde

Le bidonville de Dharavi, en plein coeur de Bombay. ®Chandra Shekar
Bombay est une ruche : grouillante, fascinante, excitante même ... mais tellement fatigante ! Cette capitale financière de 20 millions d'habitants ne dort jamais, et pour les iconoclastes qui aimeraient freiner son rythme et se reposer, il y aura toujours le klaxon d'un rickshaw pour les réveiller. Et c'est reparti : "cours, ne t'arrête pas", car tout le monde ici a besoin d'aller plus vite. "On m'a dit que je pourrais devenir riche à Bombay". 
Mais cette frénésie a un prix : le bruit est permanent. Bombay a été classée par un centre de recherches indien comme la ville la plus bruyante du pays, ce qui est un triste record, très difficile à battre quand on connait le bruit permanent qui englobe toutes les autres métropoles du pays. Et en fait l'une des plus bruyantes du monde. (Voici les relevés officiels de jour et de nuit dans les différents quartiers de la ville. L'OMS recommande d'avoir un niveau de 55db en moyenne la journée pour rester sain d'esprit... on en est loin, même la nuit.)
  
C'est que cette ville est également l'une des plus densément peuplée de la planète. Pour se faufiler entre les carrioles des marchands ambulants, les grosses voitures qui se croient tout permis et les vélos à contre-sens, les 100 000 rickshaws noirs et jaunes qui parcourent ses rues à toute allure comme des abeilles ne connaissent qu'une seule règle de leur code de la route imaginaire : klaxonner. Klaxonner quand on démarre, klaxonner quand on double, quand on tourne. Ou klaxonner quand on se sent seul. Une dernière règle que j'ai déduit en essayant de comprendre pourquoi ce rickshaw qui me ramenait tranquillement chez moi avait eu besoin de klaxonner à 4h du matin, sur une avenue déserte...     
Il y aura aussi les dizaines de festivals pour ces centaines de dieux hindous, musulmans, jaïns, catholiques ou zoroastriens. Cette ville de migrants est une mosaïque de croyances et de dévotions. Et pour que les divinités les entendent dans ce chaos, il faudra faire encore plus de bruit... 

Que restera-t-il après tout ce bruit ? Les "mumbaïkars" ne le savent pas, car comme cette grenouille plongée dans un bain d'eau qui bout progressivement, ils se sont habitués à ce chaos et ne se rendent pas compte qu'ils sont en train de se brûler les tympans. Le danger est pourtant très proche.  

En attendant, je vous propose de plonger dans cette frénésie sonore. Ouvrez vos oreilles : voici un reportage qui se passe pratiquement de commentaires.